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Le groupe Baka Bantou, ses véritables origines.

Un groupe d’artistes musiciens camerounais qui, à base des instruments modernes et traditionnels jouent une musique qui est une fusion originale des rythmes inspirés des folklores pygmées Baka et des peuples Bantou de la forêt équatoriale.
L’histoire commence le 21 juin 1997 lorsque Emmanuel Nyamssi, délégué provincial de la culture à l’époque, convie les acteurs de la scène musicale de l’Est aux festivités de la fête internationale de la musique au Cinéma le Djerem à Bertoua. « Après avoir admiré la prestation des différents artistes en herbe que nous étions sur le podium, le délégué en question disait ne pas comprendre pourquoi les artistes de cette région n’émergeaient pas avec autant de talents, en dehors de Rantamplan et Jean Baptiste Essola dit « Docteur Jokey », qui disposaient des albums sur le marché » relate Toussaint Ngock l’ancêtre, créateur du groupe Baka Bantou. « C’est ainsi qu’il nous a réuni dans son bureau pour nous exhorter de nous mettre ensemble afin de mieux valoriser notre culture. Convaincus par sa proposition, au terme de cette concertation nous avons convenus de concevoir un groupe dénommé (Les Fleurs Orientales) » explique notre interlocuteur. Profitant du séjour du très célèbre pianiste et arrangeur Albert Brut, un autre fils de l’Est de passage à Bertoua à l’époque, le projet du groupe a été porté à son attention. Voyant que l’idée était bonne, celui-ci décide de leur apporter un coup de main. Une fois la mobilisation des différents artistes faite, la responsabilité de ce projet musical a été confiée à Jean Baptiste Essola. En sa qualité de directeur artistique des « Fleurs Orientales » ce dernier va user de sa position de doyen du groupe pour berner ses subordonnés. La première frustration va jaillir lorsque les premières cassettes seront misent sur le marché. « Dans notre attente, l’intitulé de la pochette devait être « Les Fleurs Orientales ». Mais à la surprise générale de tous les membres, c’était plutôt (Docteur Jokey présente l’orchestre Patengué dans les fleurs orientales). Pourtant moi, (Toussaint Ngock) et bien d’autres, n’étions pas membres de l’orchestre « Patengué », qui était plutôt invité à accompagner les artistes en studio en termes d’instrumentalisation ». C’est donc de manière fortuite que ces artistes se sont retrouvés enrôlé dans le « Patengué ». Même si la mise sur le marché de cet album était déjà quelque chose de grandiose pour ces jeunes artistes en herbe, il apparait que cet enrôlement involontaire a frustré plus d’un parmi eux. « Par la suite, il s’est développé une sorte de discrimination ou seuls les membres du Patengué étaient mis en exergue chaque fois que cet orchestre était convié à un évènement » révèle Toussaint Ngock. La colère sourde que ruminaient ces artistes au fil du temps a atteint son pic lorsque le groupe Patengué a été sélectionné pour accompagner les Lions Indomptables du Cameroun à la coupe du monde de football de 1998 en France. « Pendant que nous prévoyions de nous concerter avec notre directeur artistique pour les modalités pratiques d’acquisition des passeports, nous étions étonné de constater qu’une short-liste des membres du groupe qui devaient voyager existait déjà au ministère de la culture de l’époque » explique Toussaint Ngock l’un des recalés du voyage. A en croire certains anciens membres du Patengué, « une concertation secrète avait eu lieu quelques jours plutôt à l’effet d’écarter les intrus du projet des fleurs orientales ». Choqués par ce mauvais tour, Toussaint Ngock et certains membres du groupe écartés à Yaoundé retournent à Bertoua. « Dans un esprit vengeresse, certains ont voulu qu’on crée un Patengué bis, j’ai dis non, créons autre chose. Encore qu’il n’était pas désagréable d’avoir plusieurs groupes dans la région de l’Est. C’est ainsi que j’ai proposé la création du Baka Bantou, qui est une fusion des rythmes émanant de la culture pygmées Baka et des Bantou ».
Conception
À sa création le 21 juin 1998 à Bertoua, le Baka Bantou comptait 09 membres. Parmi les têtes de proues, feu Janvier Bogam de Bouyé, feu Meïro Balkissou, Samba Gustave de la croix, le chef d’orchestre et Ngock Toussaint l’ancêtre, directeur artistique, tous des auteurs compositeurs. Suivait ensuite en background les instrumentistes Alphonse Bounga, qui a intégré le groupe Shawala, Roberto de la mèche, Réné du goudron, actuellement en Suisse, Yana Guy, devenu fonctionnaire de police et bien d’autres. A son actif, le Baka Bantou compte 05 albums et 01 single sur le marché. Dans le détail, entre 1998 et 1999 le groupe sort un double album intitulé « Chile Meka » et « Ewandjoh ». En 2000 un troisième intitulé « Odjo » et par la suite en 2006 « Mewouba ». Après cet album à succès, il y a eu une série de compositions d’albums solo des différents membres du groupe. Feu Meïro Balkissou avait sorti « Tandon », Samba Gustave, « Le pygmée à Paris » et Ngock Toussaint l’ancêtre deux albums « Akwade et Destin » enregistrés en Côte-d’Ivoire et mixés en France. Dans l’esprit de relancer le groupe Baka Bantou, Ngock Toussaint et Samba Gustave viennent de commettre un single intitulé « Finga », pour compléter leur Best music volume de 13 titres. Sur le plan national, le groupe a déjà participé à la plupart des grands rendez-vous culturels dont les plus importants sont : La participation à trois Fenac organisé par le ministère des Arts et de la culture ; la participation au gala culturel offert à la cinquantaine de chefs d’États et de gouvernements, lors du sommet France-Afrique tenu au palais de l’unité à Yaoundé, sans oublier sa participation aux festivités du cinquantenaire de l’indépendance du Cameroun. Sur le plan international, deux tournées en Suisse et en France ; échanges culturels et spectacles dans plusieurs pays d’Afrique (Rca, Gabon, Nigeria, Benin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire et Burkina-Faso). En ce qui concerne les distinctions honorifiques, le Baka Bantou en 2002, a été nominé meilleur groupe d’expression traditionnelle par la Crtv (Tube vision). En 2006, double prix du meilleur groupe d’expression traditionnelle décerné par Canal2 (Canal d’Or) et la Radio-télévision Siantou.
Source : BERTOUA.INFO

Written by Vera Lawrence

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